La constance

Claude Monet 1840-1926

Vous pouvez faire une visite virtuelle en cliquant sur ce lien, en attendant de visiter son écrin de verdure et sa maison à Giverny : http://fondation-monet.com

Aujourd’hui je ne vous parle pas d’un livre en particulier (je dirais, « pas seulement »), mais aussi du titre choisi pour cet article. Alors, de qui puis-je vous parler si ce n’est de Claude Monet et de sa persévérance ?

Savez-vous combien de temps il a mis à peindre les Nymphéas ? Plus de dix années. Le peintre ne voulait pas, de son vivant, que ses toiles « Nymphéas » aillent au musée de l’Orangerie. Elles sont donc là-bas, après sa mort, on en compte deux cent cinquante. Elles ont été « offertes par Claude Monet à la France, le lendemain même de l’armistice du 11 novembre 1918 comme symbole de la paix, les Nymphéas sont installés selon les plans du peintre, au musée de l’Orangerie en 1927, quelques mois après sa mort ».

Une reproduction, d’une de ses toiles, trônait déjà au-dessus de mon lit, dans ma chambre, il y a plus de trente ans. Aussi loin que je me souvienne, il a toujours été, si je puis m’exprimer ainsi et en quelque sorte, un de mes mentors.

Nymphéas 1916-1919

Il a fini aveugle, sans pouvoir voir les couleurs, l’ensemble des couleurs. Et pourtant il ne s’est pas découragé et il est allé jusqu’au bout. D’ailleurs lors d’un week-end parisien, (étant donné que Monet occupe souvent mon esprit) je transmettais mon intention d’écrire un petit article sur mon impression à propos des Nymphéas, à l’un de mes frères. Il va dans son bureau et me présente le livre de Jean-Philippe Toussaint… « l’Instant précis où Monet entre dans l’atelier, des Editions de minuit ». Cet ouvrage ne fait qu’une trentaine de pages, je l’ai dévoré en quelques minutes. Quelle n’a pas été ma surprise, de constater l’incroyable travail de l’écrivain pour décrire la dernière œuvre de ce peintre ! Il arrive à nous émouvoir et nous raconter la persévérance de Claude Monet pour les Nymphéas. J’ai été transportée par cette écriture si particulière. Car peu d’écrivains arrivent à vous provoquer ce chamboulement, surtout avec si peu de phrases. Des mots qui font mouche. Ils ont littéralement atteint mon cœur et m’ont fait chavirer.

L’instant précis où Monet entre dans l’atelier – Jean-Philippe Toussaint – 2022
…. « qu’achevée, achevée jusqu’à l’os…. » extrait de la page 21

Claude Monet représente pour moi un exemple de constance, d’assiduité, de fiabilité et de persévérance. J’avoue manquer un peu d’assiduité quelquefois et c’est grâce à cet exemple pris (il y en a d’autres bien sûr) que j’arrive à garder une certaine constance. C’est donc toujours une joie immense de venir ici, sur mon blog, quelle que soit la fréquence employée, pour mettre en ligne un article ou un retour de lecture. J’ouvre mon site et j’y puise de la force.

Je n’ai pas mis Monet en avant pour rien. Les couleurs de ses tableaux, le vert (couleur de l’espoir), son caractère, il était fidèle en amitié. Il l’était notamment avec Auguste Renoir, Octave Mirbeau et Georges Clemenceau. Il avait plaisir à les recevoir à Giverny (que je n’ai toujours pas vu d’ailleurs, bientôt, bientôt j’espère). Mais c’était aussi quelqu’un de cyclothymique. Comme de nombreux artistes, il passait par des phases terribles d’abattement et d’autres de totale euphorie. Il avait une grande empathie pour la nature et il était un vrai baromètre vivant. Même s’il était citadin, il avait appris à ressentir les humeurs et les caprices de la nature. Cela se voit au travers de ses toiles, par exemple avec le printemps (La Liseuse) et l’hiver (La Pie), pour ne citer que ces deux peintures. C’était aussi quelqu’un d’exigeant. Il l’était tout autant avec lui-même qu’avec les autres. Il travaillait énormément et s’imposait un emploi du temps très strict. Il l’était surtout par rapport au respect que l’on devait porter aux fleurs de son jardin.

(Sources « Monet par Philippe Piguet » – Arrière-petit-fils de Claude Monet ; Critique d’art et commissaire d’exposition indépendant).

C’est avec tout cela ou presque que je me retrouve, je suis donc ainsi en parfaite harmonie avec ce peintre. Je n’en ai pas fini avec lui. Il y a tellement à dire sur cet impressionniste. Alors, à la prochaine fois, ici, avec vous ?!

Destinée

Le Baiser d’Auguste Rodin – 1882

« Imaginée à partir de 1882, l’œuvre en marbre que nous connaissons aujourd’hui ne verra le jour qu’autour de 1898 » – Nicolas Neyman, artiste, voir son blog.

Quoi de plus beau qu’un baiser, donné soit avec pudeur, délicatesse ou passion ? On connaît alors un moment de joie et de bonheur intense. Ne vous préoccupez pas d’autre chose, mais restez dans la simple vision de ce tourbillon et regardez celui-ci dans une figure aimante. Nous pouvons y voir alors un flirt, une histoire qui débute à l’adolescence par exemple. Pour moi, cette sculpture m’a fait penser à ces quatre adolescents et à la découverte de leur corps. De la libération à la finalité.

Voilà pourquoi je vous présente le livre de Patrice Salsa, « La Part des anges ».

La part des anges
Patrice Salsa

Patrice Salsa nous décrit extrêmement bien la vie de ces quatre adolescents, Alison, Solveig, Kévin et Jordan. Tous amoureux de la vie, passionnés par l’art, chacun à leur manière, et en même temps vivant un mal être manifeste.

Retenez bien ces quatre prénoms qui tout au long du roman, vont vous transporter dans les années 80 et vous démontrer jusqu’où peuvent aller l’attachement, l’amitié et l’amour. Un amour exclusif, total presque. Vous démontrer leur pensées, leur manière de vivre.

Tout cela l’auteur nous le raconte avec le langage approprié mais surtout avec son écriture si pointilleuse. Sa plume danse sur le papier, virevolte et s’accroche comme les ailes blanches d’un papillon ou d’un ange. Mais elle peut être aussi source de vérité et de morale sans toutefois juger qui que ce soit.

Restez attentifs, tout comme je l’ai été pour décrypter certains messages. Il y en a plusieurs.

L’émotion est palpable tout au long du roman et comme à chaque fois où je suis captivée par un livre, tant il m’a plu, je le dévore et je veux connaître la suite. Le livre se lit avec délice. Pour autant d’innombrables subtilités m’ont permis d’admirer le phrasé impeccable, une fois de plus, de l’écrivain. (Je n’ai pas envie de vous conter à mon tour les mésaventures et intrigues de ces jeunes gens, ce serait trop facile et vous n’aurez plus de surprises). Donc, je poursuis, et vous parlerai plutôt d’une histoire enjolivée par la mère d’un des quatre personnages. Une histoire racontée pour consoler son fils alors qu’il se retient de pleurer parce qu’il est bientôt un homme. Il se met en colère. C’est l’exemple des clous à planter sur une clôture de bois. Un clou planté pour une colère ressentie. Puis un clou enlevé pour une colère envolée. Et enfin une autre barrière toute neuve avec plus aucune trace de clous. Un père affectueux me semble-il, il prend alors son fils dans ses bras et le console. Quoi de plus merveilleux que cette entente avec un père aimant !

C’est une histoire dans une histoire, qui tient sur quelques lignes et qui m’a transportée très loin. Je l’ai lu avec émotion et attention.

Il y a des tonnes d’exemples de son talent d’écrivain.

Un autre exemple de message, où une des mères arrive sans se laisser faire, à se débarrasser d’un homme violent. J’ai surkiffé ce passage à un point inimaginable !

L’homme est attaché et endormi (pratiques, les médocs surtout mélangé au whisky), le canon du petit pistolet de la mère est pointé entre ses deux yeux, elle a la lèvre fendue et l’œil bleui – Je cite un extrait du passage : « Je vais te détacher, tes affaires sont dans ton sac dans l’entrée. Tu vas les prendre, sortir et disparaître de ma vie. Tu as compris ? Tu m’as bien compris ? L’autre a bredouillé, se pissant dessus de voir la jointure de l’index blanchir sur la détente de la petite arme de poing. Quatre minutes plus tard il était au pied de la tour et se faisait embarquer par un car de police … son haleine alcoolisée, son odeur d’urine et le Batman en caoutchouc trouvé dans une poche de son blouson ne produisirent pas une bonne impression. Un car de police qui n’était pas là tout à fait par hasard. »

Si vous n’avez pas compris à quel point j’ai apprécié ce livre, je vous invite à le lire à votre tour. Vous vous rendrez compte de la profondeur de l’histoire qui tient sur une centaine de pages. Personnellement, j’applaudis très fort et longtemps. Il restera un souvenir impérissable.

Lien vers le livre de l’auteur : https://www.amazon.fr/part-anges-Patrice-Salsa-ebook/dp/B0089948PM

Vers la biographie de l’auteur : https://imonet.software/patrice-salsa/

Détournement

La Reproduction interdite – René Magritte – 1937

« Cette toile signifie que le tableau n’est pas un miroir qui reproduit les apparences du monde, mais un miroir qui produit tout ce qu’il veut, y compris le dos des choses, leur face cachée. Magritte nous montre qu’il ne faut pas confondre la peinture avec un art servile de la reproduction. »

Ce tableau me semble parfait pour vous conter l’histoire de cette remontée ou descente dans le temps et cette dualité permanente. 

C’est pourquoi je vous présente aujourd’hui Giovanni Portelli, un auteur que je suis depuis pas mal de temps mais que je n’avais pas lu durant quelques années. J’ai choisi de vous compartimenter les cinq tomes sans toutefois vous dévoiler les secrets ni vous spoiler quoi que ce soit. Vous me connaissez maintenant, celles et ceux qui me suivent. Point d’indiscrétion ici, que de l’intérêt envers l’auteur ou l’autrice, sa manière d’écrire et mes ressentis. Ni plus ni moins. Je dois dire que certains tomes m’ont donné du fil à retordre, mais la fin et le contenu, comprenez le contenu de tous les tomes réunis, m’ont fait penser que Giovanni Portelli a effectué un travail de recherche monstrueux (dans le bon sens du terme bien sûr) pour pouvoir nous éclairer (sans jeu de mots, vous comprendrez en les lisant) du mieux qu’il a pu. Bravo !!

Les Miroirs Cambusier “ l’intégrale”
Giovanni Portelli

1 – Faux semblant

Est l’histoire d’une rencontre entre deux jeunes gens, Hervé et Sophie, ils chutent tous les deux mais d’une manière différente. L’un d’un roller et l’autre d’un évanouissement étrange. Ils se retrouvent sur une plage en Charente Maritime et se réveillent. Ils s’aperçoivent alors que tout est inversé autour d’eux, ce qui était à gauche se trouve à droite et vice versa, pour toutes les choses environnantes.

Ce premier tome est court mais déjà très bien écrit. Je ne savais pas que j’allais littéralement aimer cette histoire, oui dès le départ, la fin de ce tome 1 est pour le moins originale.

2 – Faustine

Une adolescente attachante et espiègle mais un peu barrée, faut le reconnaître, une histoire racontée comme un journal, puis des dialogues bien construits, une aventure rocambolesque et prenante. Les dons de deux des protagonistes nous réservent des surprises et de taille pour la fin. Êtes-vous sûrs que ce soit la fin ? Car tout se regroupe j’en suis certaine. Bravo à l’auteur 😉

3 – Tempus Fugit (à vous de voir…) est mon préféré, c’est ainsi, je n’y peux rien.

Honoré (jeune journaliste) converse avec Émile Cambusier, le constructeur des Miroirs du Zodiaque, et plus tard avec Elisabeth. Ces miroirs permettent de voyager à travers le temps. Un livre formidable et le mot est faible. Tant par la construction des phrases que par l’histoire. D’ailleurs dans ce tome 3, on apprend un indice inouï, mais je ne divulguerai rien.

J’ai l’impression, depuis le début des différents tomes, de voyager avec eux. D’être spectatrice. Ce tome trois pourrait facilement être adapté au cinéma, sans problème. En un mot : j’ai adoré !

Qui a dit que je n’aimais pas la SF ou le fantastique ? Pas moi ! Mon nez s’allonge, mais tant pis, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.

4 – Sommeil de Plomb – Faustine 2

Nous revoilà en 2007, à peu près … et nous jonglons de 2007 à 2013. L’explication des miroirs ou plutôt du voyage dans le temps, nous est contée ici avec précision, même si toutefois j’ai été un peu perdue au début de ce tome en lisant certaines pages, mais par la suite j’avoue avoir été bluffée par l’imagination de l’auteur pour décrire les visions de Fabian et le passage du Moyen Âge à nos jours !

Tout en lisant ce tome 4, je me rends compte que l’auteur distille moult messages, le féminisme, l’homosexualité, le courage, la lâcheté, l’abnégation et le pardon. Je l’ai senti comme cela. Et puis bien sûr la magie (comprendre quasiment l’exorcisme). Il faut être bien attentif et ne laisser passer aucun détail que l’auteur vous fournit, sinon vous ne comprendrez pas l’intrigue.

5 – Le Calice d’Argent – Faustine 3

Nous sommes en 2019 dans la baie de Somme et nous retrouvons Iphigénie et Faustine, les deux filles d’Élodie, et leur recherche des derniers Miroirs Cambusier. Elles sont dans un camping et recherchent des indices d’un ancien meurtre. C’est une expérience paranormale

Quend Plage – Dune fleurie – Baie de Somme

Que nous apprend ce dernier tome selon vous ? Sur leur mère Élodie, sur Faustine surtout ? En lisant ce tome 5 nous trouvons certaines réponses à nos questions. Voilà pourquoi il est important de suivre les tomes dans le bon ordre. Nous avons une explication sur “la Fondation”, dont les mystères et les secrets ne sont accessibles qu’aux initiés.

Giovanni Portelli, durant l’intégrale, a fait des recherches incroyables sur le sujet (sur l’horoscope), sur “l’entre deux”, sur le voyage dans le temps sous toutes ses formes.

En conclusion, je dirai ceci : quand on s’attaque à la lecture de cinq tomes, il faut toujours aller au bout, lire l’intégralité et non effectuer sa lecture en diagonale, chercher à comprendre mais pas trop, cela reste un roman, ne pas l’oublier. Et surtout, comment se fait-il que cet auteur ne soit pas lu davantage ? Mais quel travail ! Quelles recherches, je me répète, mais parce que je le ressens ainsi, c’est une évidence indéniable pour moi. Merci, cher auteur, de m’avoir laissé voyager à travers le temps et les époques avec tous ces protagonistes, merci de m’avoir fait faire des rêves curieux (sourire et rire). Je ne peux pas dire que ces romans m’aient laissée indifférente. A lire et à relire !!

https://imonet.software/giovanni-portelli/

Illusion

Michel Perrier – 2019 – Artiste contemporain

La manipulation mentale, vous connaissez ? je cite : « La manipulation mentale consiste à mettre en place une emprise sur la conscience d’autrui pour pouvoir la contrôler de façon à lui faire adopter des comportements qui ne sont pas dans son intérêt. Voir sa victime répondre de façon favorable à sa manipulation est jouissif pour le manipulateur ». C’est la définition telle que nous la connaissons.

Il y a différents manipulateurs/manipulatrices, cela peut aller à un simple détournement d’objectif, juste pour éprouver le pouvoir d’avoir raison et d’amener la personne où on veut l’amener. Exemple : « il ou elle aimerait que vous travailliez dans cette société, il ou elle fera donc tout pour que vous alliez dans cette société mais vous fera croire que c’est vous qui l’avez choisie ». Tout simplement pour sa satisfaction personnelle, presque pas d’intérêt me direz-vous ? Eh bien si, l’intérêt que vous serez presque obligé de recontacter une nouvelle fois cette personne et ainsi l’emprise est faite.

Mais cela peut aller aussi beaucoup plus loin, jusqu’à utiliser la violence, le lavage de cerveau et/ou enfin donner la mort de quelque manière que ce soit. C’est de cette manipulation là qu’il s’agit dans le roman dont je vous fais le retour ci-dessous.

Je vous présente une nouvelle fois, Frédéric Soulier avec ce nouveau livre :

“Ainsi tuent les Hyènes”
Frédéric Soulier

Extrait d’une phrase du synopsis :

“… Et comment faire à nouveau confiance, quand sous le masque se cache peut-être une Hyène ?”

L’histoire se passe en Afrique centrale.

Personnages principaux : Trésor et Félicité

Cette dernière, se prostitue et se drogue dès l’âge de 15 ans.

Lui, il pratique les jeux de cartes de manipulation (bonneteau) et se fait embrigader par Ulrich qui se fait passer pour une espèce de voyant, de spirite qui a l’art et la manière d’utiliser, sur tout un tas d’être crédules, la manipulation mentale. D’ailleurs, tout au long de l’histoire cette manipulation est reine et Frédéric Soulier nous explique par diverses manières comment telle ou telle personne peut se faire manipuler.

Les deux héros de ce roman ont perdu leur parents, tués par des hyènes (milice) ou monstre à visage humain, devant leurs yeux (ils étaient cachés, ils ont tout vu avant de fuir). Ils ont été cachés une nouvelle fois par Honorine, dans une cave de 5 à 8m2 en vivant et/ou en voyant encore des épisodes d’horreur.

L’auteur nous relate alors, avec le talent qui le caractérise et crûment, comme à son habitude, l’histoire de ces deux enfants puis jeunes adultes, séparément. Il y aura donc la vie de Trésor, de sa sœur Félicité, la vie des deux ensemble mais il nous raconte aussi comment et pourquoi ils se sont retrouvés à être séparés.

On navigue donc sans cesse entre ces quatre parties d’histoire, essentielles à la compréhension de cette terrible aventure.

Puis le final avec une Félicité extraordinairement courageuse mais je ne vous dévoilerai pas une once de tout ce qui s’y passe. Je peux juste vous dire que le Président et Général Toussaint, unique responsable du génocide, sera très surpris. Ou bien en aura-t-il le temps ? Car rien n’arrêtera Félicité.

Frédéric Soulier n’a pas son pareil pour nous décrire les sentiments humains, quels qu’ils soient. Il a donc pris un grand soin pour décrire comme il faut, l’amour fraternel de Trésor envers sa sœur et vice et versa.

On a tous au moins une fois dans sa vie, rencontré “des monstres à visage humain” ou des hyènes, pas vous ? Tant mieux car moi oui.

Pour ma part, pour une fois, je n’ai pas versé de larmes, pourquoi selon vous ? Tout simplement parce que je lisais avec un esprit de justice et de défense, les poings bien serrés (dans mon esprit) et j’étais pressée de connaître la fin pour pouvoir peut-être dire encore à l’auteur : “oui je suis en partie, d’accord avec toi” !

Si vous n’avez pas deviné de quel pays il s’agit exactement, l’endroit précis, la postface écrite par l’auteur Patrice Quélard vous le dit. Sans vous spoiler son avis et/ou ses impressions je dirais juste ceci : “moi aussi je pense de cette manière, malgré tout” !

J’espère qu’un maximum de personnes liront ce livre criant de vérité. (Eh oui l’histoire n’est pas tendre mais nécessaire pour ne pas se dire et/ou se rappeler qu’on ne vit décidément pas sur une planète de bisounours.)

Lien vers le livre de l’auteur : https://www.amazon.fr/Fr%C3%A9d%C3%A9ric-Soulier/e/B00NRCWXOY/

Lien vers la bio de l’auteur : https://imonet.software/frederic-soulier/

L’intensité d’un regard

Ici, la première chose qu’on peut voir c’est le regard de cette femme ainsi que ses lèvres minces. L’intensité de son regard m’a fait penser à l’héroïne du roman dont je parle ci-dessous.

Amadeo Modigliani – Jeanne Hebuterne, 1919

Je suis depuis ses débuts, l’auteur Olivier Norek, j’ai lu ses six précédents livres et je les ai tous beaucoup appréciés. Cela comprend la trilogie avec le Capitaine Coste – « Code 93 » – « Territoires » et « Surtension ». J’ai lu aussi « Entre deux mondes », « Surface » et « Impact ».

Je n’ai pas écrit de retour sur tous ses livres mais tous m’ont marquée d’une manière ou d’une autre et aucun ne m’a laissée indifférente.

Dans les brumes de Capelans
D’Olivier Norek

Lire une nouvelle fois les aventures du Capitaine Coste dans le “dernier roman” était pour moi une très grande joie, je l’ai lu sur ma liseuse.

Si certains ont du mal à reconnaître le Capitaine Coste dans ce roman, il n’en va pas de même pour moi. Eh bien si, il est là et bien là avec ses fêlures, ses faiblesses mais aussi sa rage, sa force mentale et sa répartie. (Lisez la trilogie et vous comprendrez qu’il a du mal à se remettre de certaines pertes). Il nous livre aussi un Coste attendri qui se livre avec difficulté au départ et puis par la suite avec confiance à deux personnes pour qui il a une grande affection dont l’une est une jeune fille. Retenez bien cet élément.

L’histoire se passe à Saint Pierre et Miquelon – Archipel français au sud de l’île canadienne de Terre-Neuve.

Olivier Norek est allé sur place, repérer les lieux, visiter l’île et prendre le maximum de renseignements sur celle-ci pour écrire son roman, on le sent, on le vit, on est dedans avec lui jusqu’au bout. Les descriptions des paysages sont telles que j’avais l’impression de voir défiler les images devant mes yeux. Le paysage est splendide de mystères et de non-dit. On s’y croirait indéniablement.

Nous voici donc plongés avec lui au milieu de 5000 habitants où tout le monde se connaît, nous dit-il. Le héros de son histoire, le fameux Capitaine Coste, est dans une résidence surveillée, une vraie forteresse avec alarme et tout ce qui va avec, pour interroger des repentis et protéger d’un monstre une victime et témoin.

Cette victime s’appelle Anna, elle a un physique particulier, je vous dirai juste qu’elle a un regard hypnotique et une forte personnalité.

Un regard particulier, animal

Forcément puisque c’est la seule survivante sur dix jeunes filles en tout, de ce psychopathe.

L’écriture de l’auteur est telle que je me suis imaginée là-bas. J’avais froid, j’étais un peu terrifiée et aux aguets. Pourquoi, me demanderez-vous, étais-je moi aussi aux aguets ? Hé Hé, vous le saurez en lisant le roman (rire jaune).

Inutile de préciser que les détails de l’enquête sur l’île et/ou sur Paris, par les flics, sont extrêmement minutieux mais importants pour bien suivre le déroulement de l’histoire et le travail acharné accompli par les forces de l’ordre dans le cas d’un tueur en série qui n’hésite pas à nous perdre tant son plan est machiavélique.

Pour une fois, je ne le fais pas souvent, j’ai lu intégralement les remerciements après le prologue et j’ai encore mieux saisi les recherches et visites poussées de l’écrivain pour son roman et cela ne m’étonne pas.

J’ai aussi beaucoup aimé durant un des moments forts du roman, cette prière mise par l’auteur du parachutiste, André Zirnheld de 1938 :

Et la force et la foi. Car vous êtes seul à donner ce qu’on ne peut obtenir que de soi. »

Tellement bien choisie.

Vous l’aurez compris, j’ai été passionnée du début à la fin par cette histoire. Il ne vous reste plus qu’à la lire à votre tour, croyez-moi, vous ne le regretterez pas une seule seconde.

Voici deux interviews en vidéo, de l’auteur, la première par Mollat (grande librairie de Bordeaux) et la seconde par Live Polar. Olivier Norek explique bien la manière dont il a travaillé et écrit son roman :

https://m.youtube.com/watch?v=ldGX2moBo1U

https://m.youtube.com/watch?v=gYj0pkhesLo

Passion

N’est-il pas très sensuel ce tableau de Fragonard ?

Le verrou – Jean-Honoré Fragonard – 1732

La passion permet de faire une activité dans laquelle le temps semble s’arrêter, de s’amuser et de développer une certaine aisance en accomplissant un tas de choses. Avoir une passion nous donne des ailes en somme. Si nous parlons d’amour passionnel, il projette le plus souvent un idéal amoureux qui dépersonnalise complètement le partenaire et soi-même. « Il s’agit d’une sorte d’emprise qui peut faire souffrir rapidement lorsque la réalité se confond avec le fantasme ».

Tout, dans ce tableau me refait penser au recueil que je viens de lire, voici quelques jours à peine. Sa sensualité disais-je, ses couleurs, sa fougue, la pensée que nous pouvons avoir en regardant cette scène ainsi dépeinte. « L’œuvre de Fragonard est à la fois poétique et ambitieuse ».

Pour des raisons personnelles, j’ai commencé par ce recueil d’histoires, je ne manquerai pas de lire par la suite « La part des anges ». Je vous présente donc Patrice Salsa, un auteur que je n’avais pas encore lu et qui m’a captivée, tant par son écriture que par ses histoires.

Le prix à payer
Patrice Salsa

Deux fois quatre histoires, je ne vous apprends rien, la 4eme de couverture nous le dit, ainsi que cette question posée, dès l’avant dernière phrase du synopsis : « Que faut-il abandonner d’hier, et à quoi faut-il renoncer demain pour vivre, simplement ? »

La deuxième partie « Les simonies » raconte la vie de Simon et ses désirs, de l’adolescence à ses 40 ans, fragmentée en quatre étapes jusqu’à l’apothéose selon moi.

Elles racontent les sentiments de cet homme pour une autre personne, sa peur de devoir se révéler entièrement ou au contraire de conserver sa part de mystère sans profiter d’une certaine passion, cette passion qui le tenaille. Elles racontent aussi ses questionnements, la perte d’un être aimé, sa façon de voir les choses autour de lui et aussi sa façon de penser sur l’individu.

Elles se lisent très bien car l’écriture de l’auteur est splendide. Claire, consistante et précise mais aussi empreinte de douceur quand la passion est absente pour quelques pages.

Quand je lisais l’histoire, je n’étais pas essoufflée, l’écrivain va à l’essentiel tout en décrivant minutieusement chaque parcelle de l’esprit de Simon. Oui la « mécanique » est bien en marche et fonctionne très bien.

Son style impeccable et très subtil vous fait comprendre tout de suite où vous allez et vous avez même envie de dire : “continue, écris encore. Décris-moi à nouveau les divers sentiments de Simon ainsi que sa timidité et ses pensées.

De plus, si comme moi vous êtes une lectrice attentive, vous comprendrez les différents thèmes abordés de ce recueil. Ils ne sont pas noirs, non, ils sont teintés de gris clair à gris foncés en passant par les couleurs pastel de l’arc en ciel jusqu’au rouge foncé, couleur de la passion.

J’ai été complètement conquise.

Pour la première partie « Art Memoria », j’ai beaucoup aimé « due mazzi di peonie » (deux bouquets de pivoines) et bien sur « le marron et l’orchidée ». Je dis « et bien sûr » car j’ai l’impression que cette dernière fait l’unanimité, pourtant pour ma part j’ai préféré les bouquets de pivoines, j’ai le droit ;-).

Les quatre premières histoires peuvent se lire indépendamment puisqu’elles ne sont pas reliées à un fil conducteur. Quoique ! Mais elles nous font voyager entre l’Italie et la Tchéquie !

Je vous laisse à votre tour vous abreuver de ces histoires qui m’ont, pour un moment, transportée très loin de mon quotidien !

À lire absolument.

Biographie de l’auteur : https://imonet.software/patrice-salsa/

Emotion

Quoi de plus parlant que ce tableau de Van Gogh pour vous présenter le livre qui va suivre.

Homme en pleurs de Van Gogh – 1890 St Rémy

« La peinture a été achevée au début du mois de mai à un moment où le peintre était en convalescence d’une grave rechute de sa santé environ deux mois avant sa mort ».

J’ai aussi envie de mettre ce couplet de la chanson d’Alain Bashung – « Immortels » – Les paroles pourraient résumer l’état d’esprit dans lequel se trouvait ou se trouve, Patrice Lorenzi, l’un des protagonistes du livre :

« As-tu senti parfois que rien ne finissait?
Et qu’on soit là ou pas quand même on y serait
Et toi qui n’es plus là c’est comme si tu étais
Plus immortel que moi mais je te suis de près. »

L’Immortelle

C’est pourquoi je vous présente aujourd’hui l’auteur, Mathieu Bertrand. Sa biographie se trouve parmi les autres via l’onglet Auteurs et livres ;-), et un des livres que j’ai choisi de lui.

Je pleurerai plus tard
de Mathieu Bertrand

Outre la littérature blanche, j’ai toujours, aussi loin que je me souvienne, été attirée par les romans noirs et/ou thrillers psychologiquement bien ficelés, tout sujet traité confondu.

Ici l’auteur, que je découvre pour la première fois, traite d’un sujet particulièrement sensible pour moi, aussi bien avec la description faite dans le prologue, (dans celui-ci nous commençons par la fin de l’histoire) que la trame en elle-même.

Matthieu Bertrand nous décrit la manière dont Patrice Lorenzi choisit … de rejoindre sa famille.

Je savais que l’histoire allait être dure et je l’ai quand même lue, par curiosité et ensuite par intérêt, tant la plume de l’écrivain m’a surprise par une forme de douceur en décrivant certaines de ses pensées, qui au départ (je le précise) ne sont pas dictées par la vengeance et aussi l’exact ressenti que peut éprouver un père dans ce genre de situation.

Très belle écriture disais-je et excellente documentation sur le milieu carcéral. Rien n’est omis, du moins d’après l’idée que je m’en suis toujours faite et d’après certains reportages que j’avais pu regarder ou des articles lus traitant de ce sujet.

J’ai poursuivi ma lecture avec ardeur mais aussi avec tristesse.

Comment supporter l’insupportable ? Comment un père, Patrice Lorenzi, une mère Nathalie, des parents, peuvent admettre perdre la chair de leur chair, ici le petit de neuf ans s’appelle Antoine.

L’écrivain dépeint parfaitement bien le sentiment de cet homme et réussit, en effet, à nous faire “pleurer plus tard” (tu es sûr Isa ?) parce que moi aussi, en lisant ce livre, je me suis dit : “tu aurais peut-être agi de la même façon”. Peut-être, ou pas. Il y a un cas de conscience tout de même. Faut-il vraiment en arriver là ? Ne va-t-on pas le regretter ? Faut-il penser aux autres membres de notre famille ou foncer puisqu’on ne supporte plus son absence ou leur absence ?

Alors, suis-je masochiste pour lire des lignes d’écriture qui me bouleversent ou tout simplement passionnée par le sujet, le roman et le style ?

La partie du livre où le milieu et/ou l’administration carcérale est décrite, m’ont permis de faire une pause dans ma sensibilité, ouf !

Ah oui j’oubliais, si vous cherchez de l’hémoglobine, en veux-tu, en voilà, il n’y en a pas.

Certes il y a de l’action même si c’est un thriller psychologique, mais l’histoire est plus subtile. Il y a d’une part un cocktail savamment dosé sur l’état mental du protagoniste, un chemin de pensées bien particulier telle qu’une lutte générale pour capter la réalité et d’autre part, une construction lente des adversaires avec un sacré suspens, à cause de leur ambiguïté.

Je vous le dis comme je le pense, lisez donc ce livre, à moins que ce ne soit déjà fait, mais je vous préviens, pour peu que vous soyez sensible vous allez être extrêmement chamboulés !!

Lien vers les livres de l’auteur : https://mbertrandauteur.com/

Biographie de l’auteur :

https://imonet.software/mathieu-bertrand/

CE JARDIN QUE J’AI FAIT MIEN

Une des portes du Jardin Public de Bordeaux (photo prise le 11/05/2022)

Oui, cela fait quelque temps que je n’ai pas écrit ici. Mais n’ai-je pas dit dans mon « à propos » que c’était sans pression, que du loisir et du plaisir ? Alors je prends mon temps et aujourd’hui me voici, presque face à vous pour vous parler de « mon jardin ». Vous savez maintenant où il se trouve, n’est-ce pas ? Pour vous rafraîchir la mémoire, un grand espace de verdure, de fleurs, d’oiseaux et de jolis bâtiments et statues, situé à Bordeaux, non loin de la place Tourny où j’effectue régulièrement ma marche presque quotidienne.

L’Orangerie, terrasse dans le Jardin (Photo prise le 11/05/2022)

Il me permet de m’évader, de mieux respirer, d’admirer notre mère nature qui ne se lasse pas de nous surprendre et de nous donner, gracieusement, sa verdure, ses bourgeons, ses massifs floraux, ses arbres, pour certains quasi centenaires. Quoi de mieux pour démarrer ou passer une meilleure journée ?

C’est pourquoi, je vous présente le livre de Jeanne Faivre d’Arcier qui a choisi de nous en parler dans son livre, en faisant enquêter des enfants passionnés et bien intentionnés. On se prête facilement au jeu car on se croirait vraiment dans cet espace vert.

Enquête à Bordeaux

“L’Inconnu du Jardin Public”

De Jeanne Faivre d’Arcier

Merveilleux livre pour la jeunesse mais pas seulement, la preuve je l’ai lu aussi. J’ai adoré le lire, il m’a beaucoup divertie.

Tellement bien écrit que je me voyais moi-même arpentant toutes les rues des quartiers citées par l’auteure. Forcément, j’habite un des quartiers, non loin du Jardin Public ;-).

Jeanne Faivre d’Arcier a su décrire avec une précision quasi chirurgicale le beau Jardin de Bordeaux. Tant et si bien que je me suis surprise ou alors ma mémoire m’a fait défaut, à me questionner et aller vérifier les détails, en lisant certaines descriptions. Bien entendu, c’est un sans-faute pour l’auteure. Il est si majestueux, ce jardin.

Le livre raconte l’histoire de deux jeunes adolescents, Léo et Jasmine. Dans un premier temps, ils sympathisent avec Claudius, qu’ils ont rencontré dans le jardin, il a soixante ans, mais la vie et ses gros soucis l’ont fait davantage vieillir et c’est touchant de lire comme ces enfants font tout pour lui changer les idées et lui donner la nourriture qui semble lui manquer. Par la suite, aidé de Mathias, qu’ils ont rencontré plus tard, ils mènent une enquête dans ce jardin sur sa disparition. Sa chienne Chipie, qui ne le quittait pas, erre comme une âme en peine dans le jardin et est molestée par des brigands sans scrupules, prêts à tout pour l’attraper. Elle se cache. Ces petits jeunes vont-ils réussir à la sauver ? Eux aussi sont prêts à tout pour voler au secours de ces êtres. Se joint à eux aussi Sarah, mais je ne vous dévoile pas la suite, à vous de découvrir cette histoire.

La première de couverture représente magnifiquement une des portes du Jardin Public de Bordeaux.

Je vous invite à pénétrer à l’intérieur, suivez pas à pas les indications de l’écrivaine qui manie la plume avec brio et qui raconte avec finesse comment ces petits détectives réussissent à enquêter sur ces hommes qui marchandent la vie des animaux.

Mais si vous aussi, vous aimez les histoires d’amitié, d’entraide, d’animaux et la jolie ville de Bordeaux, foncez !

Je suis retournée en enfance en lisant ce livre et j’ai eu l’impression de mener l’enquête avec les gamins.

Merci, Jeanne ! A lire absolument.

Biographie de l’auteur :

https://imonet.software/jeanne-faivre-darcier/

LIBERTÉ

Louis Grilly 1899-1965

« Délinquant multirécidiviste. Souvent, certains bagnards peignaient et échangeaient leur peinture, avec les surveillants, contre de la nourriture. »

Mais ces peintures leur permettaient de se libérer l’esprit de toute cette horreur. Franchement quoi de plus beau que la liberté, que pourrions-nous faire pour elle si elle était mise en cause ? Ou bien que serions-nous capables de faire réellement ?

« Ma liberté, devant tes volontés mon âme était soumise, ma liberté je t’avais tout donné
ma dernière chemise. Et combien j’ai souffert pour pouvoir satisfaire tes moindres exigences.
j’ai changé de pays, j’ai perdu mes amis pour gagner ta confiance… »
Georges Moustaki.

Je vous présente aujourd’hui « Les Incorrigibles » de Patrice Quélard. Quoi de plus normal de parler de liberté quand on croit en l’innocence d’un forçat.

Les Incorrigibles
de Patrice Quélard

Comment puis-je vous raconter tout ce que j’ai pu ressentir dans ce livre avec notre héros le gendarme, en retraite, Léon Cognard, que je retrouve avec un immense plaisir.

Comme dans son histoire précédente, j’ai aimé son humour, son franc parler, sa ténacité à toujours œuvrer pour la justice et ne jamais baisser les bras. Surtout quand il s’agit de défendre ce forçat, Marcel Talhouarn, qui subit je ne sais combien de malversations, d’humiliations (d’ailleurs il récidive dans les évasions à cause de cela), de mauvais traitements et pourtant ce bagnard a un courage de tous les diables pour sauver sa peau encore et encore.

Toute la “première partie” nous prépare avec beaucoup de détails, de recherche et de dialogues à ce que nous allons “vivre” au bagne de Cayenne. Tout est important et tout doit être lu, pour comprendre la suite, pour vivre et se mettre dans la peau de ceux qui ont vécu cet enfer et pour ressentir ce que Léon Cognard ressent.

L’auteur, Patrice Quélard, continue à ne pas nous décevoir en décrivant toujours avec autant de précision et de justesse ce que l’administration militaire et/ou pénitentiaire (de l’époque) a pu avoir comme imperfection et il n’est pas possible de ne pas en comprendre le sens.

Merci aussi pour m’avoir émue aux larmes dans de nombreux passages que je ne peux pas trop décrire de peur de dévoiler certains secrets. Disons que cette fois-ci, notre Léon mettra tout en œuvre pour créer une entreprise incroyable et fera aussi beaucoup d’efforts pour laisser de côté sa timidité en faisant un peu plus confiance au destin.

J’ai aussi beaucoup apprécié le rôle du Docteur Rousseau qui réussit à réduire les sévices de Marcel Talhouarn et de deux autres forçats et à lui imposer une visite médicale bimensuelle pour “suivi de dénutrition”. Ils faisaient partie de la “case rouge” sévices maximum du bagne de Cayenne. Il est excellent ce médecin et lui aussi demande que justice soit faite sur certains forçats qui n’ont pas leur place au milieu de ces tueries, leur corps affaibli n’en pouvant plus.

Alors, au nom de la liberté, êtes-vous prêt vous aussi à braver tous les dangers ?

Pour le moment, je ne vous demande qu’une seule chose : lisez ce roman qui, je suis certaine, ne pourra pas vous décevoir !

Biographie de l’auteur : https://imonet.software/patrice-quelard/

Apparence

Lui qui affectionnait tant les motifs, l’or et les ornements, il se contente ici de suggérer la richesse du vêtement par quelques touches de couleur, et dans une grande économie de moyens, il emmêle les tons de vert pour donner l’illusion de la profondeur. Ainsi du symbolisme qui fut son terrain de jeu privilégié, Klimt tend déjà vers l’expressionnisme.” – Léa Simone Allégria –

Portrait d’une dame – 1916-1917 Gustave Klimt

Est-ce que les apparences sont importantes pour moi ? L’expression d’un visage m’a souvent joué des tours, pas vous ? Imaginez-vous en train de regarder une série de tableaux, dans un musée ou une exposition et tout près de vous se trouve une connaissance fixant l’un de ces tableaux avec une expression étrange sur le visage. Cette personne vous semble curieuse, son regard pour vous est soucieux, contrarié. Son sourire est imperceptible et indéfinissable. Mais si vous vous égariez ? L’allure, la physionomie d’un individu, peuvent vous paraître sympathiques ou antipathiques, qu’en savons-nous ? Et si l’apparence était tout le contraire de ce que vous pouviez imaginer ?

Aujourd’hui, je vous présente Guy Rechenmann ! Dans le livre, dont ci-dessous je vous livre mon retour, un des protagonistes parle d’apparence trompeuse. En lisant l’histoire, vous saurez qui a prononcé ces paroles et pourquoi.

L’extravagante histoire de Lucia Fancini
de Guy Rechenmann

Très heureuse de retrouver l’écriture de Guy Rechenmann que je suis depuis plusieurs années. C’est toujours une grande joie de replonger dans un phrasé impeccable. Je reconnais sa manière bien particulière de nous conter ses histoires, que ce soit dans Le Choix de Victor ou dans les polars bien particuliers, avec Anselme Viloc, le Flic de papier. 

C’est donc un immense plaisir de retrouver Léonard qui accompagne en général le « Flic de Papier » ! Cette fois-ci, Léonard incarne un des personnages principaux. Ses picotements dans les doigts, chaque fois que l’envie de faire un portrait le tenaille, mais surtout quand la personne en question l’interpelle, j’en raffole et j’en redemande : son don pour le dessin, ses poèmes pour sa nouvelle amie, les descriptions douces et « aimantes » de Lucia.

Cette ambiance, fin des années 50, début 60, la franche camaraderie entre Léonard et Lucien et leurs dialogues, me font penser à certains films, notamment La Guerre des boutons sorti en 1962. En tout cas, j’aime beaucoup les jeux de mots de l’auteur dont voici un extrait :

« – on sait que tu es un as du portrait, mais pour le coup tu lui as bien arrangé le sien. Tu es notre Hemingway du fusain. Nez… en moins, tu lui as cloué le bec… Au moins il ne nous fera plus braire, cet âne ! a lancé Lucien en se fendant la poire. »

Quelle nostalgie de l’Italie, pays de mes parents (mais le parallèle s’arrêtera là, ce n’est pas la même ville ni surtout la même histoire) !

Dans le roman, Marcello et son épouse Sofia sont napolitains et ont un goût prononcé pour les belles choses, inutiles ? luxueuses ? Ainsi qu’un passé bien mystérieux. Vous apprendrez en lisant ce roman quel genre de couple ils sont. Je pourrais dire qu’ils sont surprenants, mais ce qualificatif est trop doux pour les définir, à mon goût. Je vous laisserai donc les « juger » vous-mêmes.

Qu’il évoque la Grèce, la France (Bordeaux) ou l’Italie, Guy Rechenmann n’a pas son pareil pour nous les décrire sans que ce soit ennuyeux. La région qui nous intéresse ici est la Macédoine occidentale. Pour résoudre l’énigme de la vie de Lucia, la voisine de Léonard, nos trois compères (donc Léonard, Lucien et Ulysse) se plient en quatre et réussissent, à nous raconter, au travers de courriers, reçus par… Par qui ? Là non plus, je ne dirai rien, même sous la torture. Je disais donc que ces trois garçons réussissent à nous dévoiler le mystère du passé de cette adolescente.

Les dernières pages du polar ? On ne s’y attend pas. Guy Rechenmann continue de prêter sa plume à Léonard et il sait nous conter le présent et l’avenir de nos héros. Le mot aimer est trop faible pour définir ce que j’ai ressenti quand j’ai terminé ma lecture.

Merci beaucoup, cher auteur, de m’avoir fait voyager et de m’avoir rafraichi la mémoire sur certains actes et événements du passé. À lire absolument.

Biographie de l’auteur : https://imonet.software/guy-rechenmann/

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