Voici une biographie pleine d’humour mais également de vérité, à vous de la lire, vous passerez à coup sûr un bon moment, tout comme moi.
Depuis quand écrit-il ? Son plus ancien souvenir date de 1794. Il avait alors été mandaté par Bonchamps pour tenir un journal détaillé à propos de l’insurrection vendéenne. Il n’a rien pour nous le prouver, car ces écrits ont péri une cinquantaine d’années plus tard lors de l’incendie du Parlement de Montréal. Il ignore encore comment ils ont pu finir là-bas…
Plus sérieusement, dit-il, ça doit faire une quinzaine d’années, peut-être un peu plus.
Il a un cursus scolaire relativement hasardeux (administratif, économie, psychologie), il ne saurait même pas nous dire par quoi il a commencé. Il a été rédacteur technique dans l’industrie, mais ça n’a pas été très utile lors de la prise de la Bastille, dit-il. Même avec une notice de montage dûment rédigée, personne n’a voulu la reconstruire !
L’inspiration se présente à lui dans un halo scintillant, tard le soir, entre 23h23 et 1h du matin, sous la forme d’un androïde vêtu d’une tunique victorienne pourpre et armé d’une playlist de vidéos d’ ASMR avec laquelle il le menace s’il n’écrit pas un minimum de 666 signes espaces compris. Comme il ne tient pas à ce que ses oreilles finissent comme un Toon plongé dans la Trempette, il s’exécute et noircis des pages et des pages jusqu’aux premières lueurs du jour. « Cependant, quantité n’est pas gage de qualité. Ne tentez pas de reproduire ça chez vous sans la présence d’un adulte responsable ». Dixit l’écrivain.
Alors, est-ce que l’écriture lui est venu facilement ? Voici sa réponse 😀
« Ah non, non, pas du tout. Ça a même été plutôt chaotique. Au début, il a fallu choisir entre être droitier et gaucher. Étant apolitique je n’avais pas envie de m’encarter, surtout si jeune. Ensuite, j’étais incapable d’écrire les lettres entre les lignes (c’était une technique pour nous apprendre à faire de jolies lettres, eh bien je peux t’assurer que ça n’a jamais fonctionné chez moi). Il y a eu quelques expériences à la plume, encrier et buvard, ça c’était très chouette mais ça n’a hélas pas duré. En CM1, j’en ai passé des récréations à recopier des lignes et des lignes pour qu’enfin mes lettres ressemblent à quelque chose ! Peine perdue. Non, écrire ne m’est pas venu facilement. Aujourd’hui encore c’est déplorable. Je pourrais rédiger des ordonnances, graphiquement ça ferait illusion mais ce serait illégal et très dangereux ».
Il a écrit environ soixante-dix livres s’il compte ceux écrits sous son vrai nom de Stephen King, mais seulement huit avec son pseudo de Brian Merrant. Dans ces huit, il compte les recueils de nouvelles et deux courtes nouvelles. Donc pas vraiment huit, plutôt quatre. Quatre romans, s’entend. Il y en a un qui est en deux parties, alors ça ferait même trois et demie.
L’auteur lit-il beaucoup ? : « Pour quelqu’un qui lit un livre par an, je lis beaucoup. Pour quelqu’un qui en lit 200, je lis peu. Ça laisse une marge assez confortable. Mais qu’est-ce que « peu » ? Qu’est-ce que « beaucoup » ? Il est possible que ces questions n’obtiennent jamais de réponse ».
S’inspire-t-il de la réalité pour écrire ses livres ? Réponse de normand dit-il : « ça dépend des livres. Ce ne sont pas toujours des expériences personnelles. Pour « Le Der des ders.. » en revanche oui, c’est inspiré hélas de l’Histoire. Mais, là aussi, mélangé à autre chose. Il y a une part d’irrationnel qui bataille avec le réel. Le réel, qui existe indépendamment des avis, des ressentis, des opinions, des croyances, va nourrir la réalité qui est je crois une construction relative et subjective du sujet qui en fait l’expérience en fonction de sa sensibilité. Souvent c’est sous la douche, quand même. Et après avoir bu un café. Minimum. »
Les autres auteurs l’ont-ils influencé ? : Voici ce que dit l’écrivain 😀 « Ah ça ils aimeraient bien ! Ils tentent, oui, ça c’est sûr. Par exemple la dernière fois, je reçois un appel masqué (il n’assume pas), je décroche… J’entends « oui, Bri, salut poto ! J’ai lu ton projet de roman là, celui avec des gens de petite taille qui partent dans une grande aventure pour balancer une breloque clinquante dans un volcan d’Auvergne, ben crois-moi, ça ne tient pas la route. C’est éteint, un volcan d’Auvergne. Au mieux tes gars ils repartiront avec un pack de Volvic. » J’ai mis quelques secondes avant de comprendre que c’était Tolkien au bout du fil ! Franchement, le type quoi… Sous prétexte qu’il a écrit le Seigneur des Anneaux, il pense avoir le droit de me dire quoi écrire. Quel toupet ! Heureusement que j’ai un peu de volonté, ça me permet de ne pas céder à ces abjectes tentatives d’influence ».
Bien, Brian B. Merrant nous fait aussi une réponse sérieuse 😉
Tolkien a eu une grande influence pour lui, d’une part car c’est le Seigneur des Anneaux qui lui a donné l’envie de continuer à lire, et lire beaucoup, et d’autre part car sa capacité remarquable à inventer des mondes, des langues, ne peut qu’être une source de motivation. Stephen King ? Il adore ses digressions. « Ça » en est le parfait exemple, dit-il. Les digressions qui ont du sens, qui permettent d’étoffer un univers. C’est primordial dans le fantastique. Le fantastique c’est l’irruption du surnaturel dans le réel, pour que ça fonctionne on doit croire à ce qui est raconté, tout doit être crédible sinon ça fait pchit !! Victor Hugo pour le style, la sensibilité. La capacité à fouiller en soi pour parler des autres et du monde de façon universelle. Il ne saurait pas comment expliquer, mais Hugo savait écrire l’émotion. Pas la décrire mais l’écrire. La joie, le chagrin, l’émerveillement, l’amour…
Wilde, Tchekhov, Poe, Stevenson, Shelley, Nicolas Gogol, les sœurs Brontë, Keats, Ann Radcliffe, Camus… Pas pour le plaisir de faire une bête liste de noms, mais parce que, plus que des styles évidents et inimitables, c’est un ensemble d’univers (parfois très différents), d’ambiances, de réflexions qui sont venus peu à peu remplir la coquille vide. Et Dickens, évidemment. Pour les histoires, l’humour so british, les atmosphères uniques. Et Tom-Tom et Nana. Parce que c’est la base ». Dixit l’écrivain.

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