A commencé à écrire à l’université, parce qu’il faisait partie d’une bande un peu intello et qu’il y avait régulièrement entre eux des petits défis d’écriture ; mais il dit : « je n’étais pas très doué ». Il a très peu écrit ensuite, à part un ou deux textes courts par-ci par-là, et c’est à l’orée de ses quarante ans qu’il s’y ait mis, un peu sur une impulsion. Il a rédigé son premier roman, qui a été publié début 2005, quelques années après la fin de sa rédaction.
L’auteur a fait un bac scientifique, une fac de Lettres, puis un 3e cycle en sciences du langage (linguistique et sémiologie), mais surtout un diplôme d’université en informatique appliquée aux sciences sociales et humaines, qui l’a conduit vers son métier actuel, directeur des systèmes d’information, après un long détour vers l’informatique des bibliothèques et l’informatique documentaire.
L’inspiration, dit-il, est une question à laquelle il lui est assez difficile de répondre, en partie parce qu’il ne comprend pas vraiment la notion « d’inspiration ». L’image de l’écrivain « inspiré » lui est complètement étrangère. Il y a des « idées », et surtout, il y a du « travail » pour que ces idées deviennent, parfois, un texte.
Il note des choses, des situations, des événements, un lieu, qui le frappent, et qui vont s’intégrer à ses récits, mais souvent des années et des années après. Ça peut être aussi quelque chose qu’on lui raconte. Il a parfois des images, ou plutôt comme des micro-séquences cinématographiques qui lui viennent, qu’il note également, et qui vont venir s’insérer dans ses récits.
Le point assez récurrent continue-t-il de dire, c’est que régulièrement il visualise et écrit en premier la fin de son récit, comment il se termine. Ensuite, il s’occupe du point d’entrée, « par quoi ça va commencer », et l’écriture pour lui, cela consiste à rédiger la façon dont le lecteur va aller de ce début à cette fin, par quelle trajectoire, par quel point de passage. « Que vais-je dire ? Qu’est-ce que je ne vais pas dire (surtout), et que vais-je laisser deviner ou déduire au lecteur ? Quelle place vais-je lui laisser pour qu’il vienne mettre dans l’histoire que je lui raconte les éléments de sa propre histoire, de son propre vécu, de son propre ressenti ? » Dixit l’écrivain.
Pour lui il y a deux types « d’inspiration » : la fiction pure basée sur des faits imaginaires (ce qui ne veut pas dire qu’elle ne contient pas des éléments nourris de son expérience), et le « récit de soi » qui s’inspire directement, de façon centrale, de situations et de ressentis issus de son vécu.
Oui écrire lui vient facilement, puisqu’il ne s’est jamais forcé, dit-il. Il écrit parce qu’il peut le faire, parce qu’il sait le faire, parce qu’il a envie de le faire. Sinon, tout simplement, il n’écrirait pas, et ça ne lui manquerait pas.
Patrice Salsa a publié trois romans, une nouvelle assez longue une « Novella » comme on dit aujourd’hui, (terme que personnellement il déteste) et un recueil de ce qu’il appelle des « formes courtes ». Il a eu une demi-douzaine de nouvelles publiées en revue ou en recueil collectif. Il a aussi publié un « essai ». Il a actuellement le manuscrit d’un roman pratiquement terminé.
Oui il lit beaucoup, le minimum pour lui, c’est un livre par semaine, et souvent deux. Des romans, mais aussi des essais, sans compter la presse.
Pour répondre à la question : T’inspires-tu de la réalité, voici sa réponse : « Là aussi, j’ai du mal à répondre sans qu’on définisse d’abord la notion de « réalité ». Toute écriture a à voir avec la « réalité » ; à commencer par celle de la langue, du monde, de la société. Et en même temps, toute écriture est une construction, une sélection parmi le continuum du réel. Honnêtement, je ne sais pas ce que c’est la « réalité » en écriture. L’écriture créée son propre « espace de réalité », que celui-ci soit plus ou moins mimétique (ou présenté comme tel) du réel, plus ou moins inspiré de celui-ci, plus ou moins teinté d’imaginaire ».
Pour son écriture, au sens de son style, non, il n’est pas influencé par d’autres auteurs. Celui-ci s’est développé et diversifié au fil du temps. En revanche, il dit : « ma conception du récit, du roman, est très influencée par ce qu’on a appelé, à la fin des années 50, le « nouveau roman ». Moins qu’une école ou qu’un courant, la critique littéraire rassemble sous cette étiquette des auteurs qui ont pour caractéristique commune de s’être intéressés à – et interrogés sur – la notion de « pacte de lecture », de « personnage », de « psychologie », de « description ». Ils questionnaient et remettaient en cause la notion de roman telle que les écrivains classiques l’avaient mise en place au 19e siècle et qui était devenue la « norme » dans la production éditoriale. Ces auteurs l’estimaient figée dans un modèle et une forme qui ne convenaient plus à un monde que venaient de ravager deux conflits mondiaux, et ils ont produit des romans affranchis de ce « canon » romanesque, déclarant que l’espace du roman est autonome, qu’il n’y pas de « réalité » dans l’écriture, qu’elle n’est qu’artifice visant à élaborer un substitut acceptable du monde ».

Lien vers les livres de l’auteur : https://www.amazon.fr/Patrice-Salsa/e/B004MWTFS0
Autre lien pour l’auteur : https://labyrinthes.net/
Mon retour sur ce livre : https://imonet.software/2022/08/23/passion/
Mon retour sur « La Part des anges » : https://imonet.software/2022/10/03/destinee/