Écrit depuis l’enfance. Très tôt, elle a découvert la magie de la lecture, et assez rapidement, elle a eu envie de créer des personnages, des histoires, des univers pour, à son tour, proposer aux autres des voies d’évasion.
Elle est professeure d’histoire-géographie et elle a choisi d’étudier l’histoire sans vraiment penser à enseigner, au départ, mais elle est ravie que les méandres de l’existence l’aient conduite dans une salle de classe, parce que c’est un métier enrichissant. Même s’il est aussi un peu usant. De manière indirecte, il nourrit aussi son inspiration, car enseigner, nous dit-elle, c’est se confronter à la société en construction, à la diversité des milieux sociaux, des situations familiales.
Il arrive que certaines problématiques prennent de l’importance et lui donnent envie d’écrire dessus.
La réalité est souvent une source d’inspiration, donc, mais elle reste au service de la fiction. Retranscrire entièrement une intrigue qui se serait déroulée ne l’intéresse pas pour l’instant. Elle ne garde que des impressions, des situations réinsérées dans une histoire. Le réel est présent par petites touches dosées avec équilibre.
Selon les sujets, écrire est plus ou moins facile, dit-elle. La plupart du temps, elle ne se lance dans le travail d’écriture réelle qu’une fois l’histoire construite mentalement. La tâche est ainsi plus aisée, sans doute, car elle sait exactement où elle va, et vers quoi se dirigent les personnages.
Depuis que l’auteure a commencé à écrire, elle a noirci pas mal de pages. Elle a toutefois perdu le compte des manuscrits achevés, car il y en a eu beaucoup à l’adolescence, mais elle retient surtout les romans de ces sept dernières années, qui sont au nombre de quatre.
Trois sont sortis en autoédition entre 2016 et 2018, sous pseudo. En 2021, Nos corps étrangers a été publié par La Manufacture de livres. C’est son premier roman paru chez un éditeur.
Pour écrire, elle pense avoir besoin de se nourrir d’autres lectures, « sinon on risque de s’appauvrir » dit-elle.
Elle ne lit plus autant qu’elle le voudrait, mais elle ne peut pas concevoir sa vie sans un roman toujours en cours de lecture. Ses choix se portent sur presque tous les genres, selon les thèmes abordés et les occasions, avec une préférence pour les romans sociaux empreints d’une certaine noirceur. L’écrivaine aime beaucoup les romans de Gallmeister, mais aussi ceux de la Manufacture de livres, bien sûr !
« Lire est très important pour continuer à recevoir l’influence des autres auteurs, une influence qui existe, mais par petites touches. » dit-elle.
Elle a aimé dans son adolescence Stephen King, pour les mondes sombres qu’il dépeint, Victor Hugo pour la beauté incroyable de la langue, John Irving pour la richesse de ses romans, plus récemment Marcus Malte l’a éblouie avec Le garçon. Toutefois, elle ne se revendique pleinement ni des uns ni des autres, car elle ne les admire pas tous pour les mêmes raisons. Les influences sont multiples, et complémentaires.
https://www.lamanufacturedelivres.com/livres/fiche/191/joaquim-carine-nos-corps-etrangers

Nos corps étrangers
de Carine Joaquim

Je n’ai voulu lire que très peu de retour sur ce livre, de peur de lire une réponse sur un dénouement peut-être “attendu”, de peur que quelqu’un ne divulgue, sait-on jamais. Mais je ne m’attendais pas à cette fin, je n’oublierai pas cette page où l’horreur frôle l’attente et finalement, l’allègement.
J’ai bien fait, j’ai pu profiter de ma lecture comme il se doit, avec surprise mais aucune déception.
On côtoie le mensonge, la trahison, la dénonciation dans toute sa “splendeur” ! Plusieurs sujets de sociétés déjà vus, mais jamais décris avec une telle justesse, sont abordés dans cette histoire. Un, en particulier m’a fait tordre mes entrailles avec l’envie de prendre la personne dans mes bras pour la consoler. Un autre événement m’a fait me dire que l’humain peut être abjecte quand on touche à sa famille.
Je retrouve dans l’écriture de Carine Joaquim une justesse et une précision que j’avais connu auparavant en lisant les livres de Jo Rouxinol :-), normal me direz-vous, pour celles et ceux qui la connaisse. Une écriture si fluide qu’on ne peut pas perdre le fil. Franchement ce roman est émouvant et intelligent.
Je lisais sans besoin de revenir en arrière.
J’ai eu du mal à stopper ma lecture, comme si je lisais un roman noir. Moi qui d’habitude lis lentement, cette fois-ci je n’ai pas vu le temps passé et je l’ai commencé un soir, pour le finir le lendemain matin.
Il faut être sacrément doué pour écrire une histoire, somme toute banale, sur la vie d’un couple et ses turpitudes et réussir à en faire un roman noir, écrit impeccablement ! A vous faire détester certains protagonistes, qui pourtant au début du roman vous aimiez ou du moins vous trouviez sympathiques !
Je le dis sans flatterie aucune, à lire absolument.
Merci Carine ! Au prochain livre que je ne manquerai pas de lire.

Le temps des étoiles
de Jo Rouxinol

Lien vers le livre de Jo Rouxinol
Ce roman est destiné à la jeunesse mais les adultes peuvent aussi le lire.
Je me souviens, avoir eu les yeux embués de petites larmes à peine le livre refermé, tant le souvenir de cette lecture est resté intact.
L’antisémitisme de Mehdi et son désir d’aller en Syrie est écrit de façon subtile mais bien expliqué.
L’histoire d’Ilyes propulsé en 1942, pour lui faire comprendre ce qu’on put endurer les juifs sous l’occupation allemande, est très bien contée. Le jeune garçon avec son esprit d’aujourd’hui se rend compte, petit à petit, de toute l’atrocité vécue par la famille qu’il a connu durant son voyage dans le temps. Tout prend de l’importance, d’une simple remarque au goût d’un bonbon.
Jo Rouxinol a le don de nous relater un fait historique marquant et horrible en quelques pages, tellement bien écrit, qu’elle rend la fin de ce livre plus léger mais avec une émotion toute particulière !
J’ai beaucoup aimé et je recommande ce livre aussi bien à un jeune public qu’aux moins jeunes.
Respect Madame.