Écrit depuis la classe de 4eme. C’était une commande de sa professeure de français, Madame PETIT. Ils devaient créer un poème à thème et forme libre. Il a choisi celui de la mort. Leur enseignante a émis de gros doutes (parfois fondés) concernant de nombreuses productions dont la sienne. Imaginant qu’il ne s’agissait que de travaux d’adultes. (Mes parents écrire un poème, sérieux ! Je me souviens avoir été vexé comme un pou, qu’elle me pense incapable de l’avoir réalisé seul) dit l’auteur.
Au lycée, il écrivait quelques poèmes tout en dévorant les poètes classiques (Rimbaud, Verlaine, Baudelaire, Apollinaire, Eluard, Cros, Gautier, De Nerval etc.)
A la fac, il a continué à écrire de mauvais poèmes. La lecture des œuvres d’Eluard a été un véritable révélateur. Grâce à lui, Il a compris l’importance et la portée des mots et développé un sentiment accru de liberté par ce biais.
Lors de sa visite au Père Lachaise, c’est la première tombe sur laquelle il s’est recueilli avant celle de Wilde, d’Apollinaire, de De Nerval ou de Morrison !
L’écriture pour l’auteur, est un exercice qui demande peu d’investissement matériel, « c’est l’art du pauvre par excellence : un stylo, une feuille. Et c’est parti ! »
Au début de sa vie active, il a totalement cessé d’écrire.
Vers la trentaine, une personne de son entourage est décédée des suites d’une grave maladie. Peu de temps avant sa mort, il lui a envoyé une lettre quand elle était encore alitée et hospitalisée. (Elle vivait à environ 800 kilomètres de chez lui). Il a appris par la suite que sa modeste missive avait fait le tour de l’hôpital (Je me demande encore comment et pourquoi, d’ailleurs ! dit l’écrivain). Sa mère qui était son messager, puisque se trouvant à son chevet, lui a rapporté que ses mots l’avaient beaucoup touchée et que le personnel soignant avait été également bouleversé. Tout le monde s’accordait à penser, là-bas, qu’il devait poursuivre dans l’écriture.
Il ne tint pas compte de ce conseil. Il était trop éprouvé par le deuil. Ce n’est qu’à la quarantaine que Guillaume Létienne s’est remis à écrire pour se divertir. Il a d’abord commencé par griffonner quelques nouvelles. Poussé par son épouse, il les a faites éditer en 2017.
Mais, ce premier contact avec le monde de l’édition l’a vite refroidi. Pas de relecture éditoriale. Pas de réel correction. Aucun accompagnement ni suivi. Il a été déçu du résultat.
Il a poursuivi son « tricotin » (mon passe-temps, comme l’auteur se plait à le décrire) en s’attaquant à un projet plus ambitieux. Un roman policier régional. Cette période d’écriture fut comprise entre décembre 2018 et fin 2020. Son épouse étant fan de Franck Thilliez, de Bernard Minier et de Michel Bussi, elle estima le résultat réellement publiable sans lorgner évidemment du côté des maîtres du genre. Après quelques recherches sur internet, il envoyait son manuscrit à deux maisons d’éditions. La première refusa catégoriquement car elle n’avait pas ce genre (polar) à son catalogue. La seconde se manifesta positivement un mois plus tard alors que l’auteur avait quasiment oublié son envoi ! Il signait son contrat avec Aubane, une véritable maison d’édition digne de ce nom, en mai 2021.
« Il s’en est fallu vraiment de peu que l’intégralité du texte de Rouge Marais reste aux oubliettes et que les autres projets menés depuis soient réservés à un cercle restreint de proches ».
Guillaume Létienne est douanier de profession (en uniforme, dit-il) mais il a suivi un cursus de Lettres et d’Histoire préparant aux métiers de l’enseignement (Professeur des écoles).
L’auteur observe, il est une véritable éponge avec deux grands yeux dit-il. Ensuite, après une phase plus ou moins longue de gestation, il couche ses idées sur le papier. Il a aussi des images qui lui bombardent la tête comme un film.
Il aime écrire, « C’est un plaisir et du partage. Mais chez moi, cela requiert énormément de travail et d’efforts. Je n’ai aucun talent inné, aucune facilité. Juste du doute, toujours et encore du doute » dit-il.
À la question, combien de livres as-tu écris, l’écrivain répond : « Si l’on tient compte de mes nouvelles, de Rouge Marais, du Rallye de la mémoire et du témoignage qui s’apprête à être publié (courant mai si tout se passe bien) par mon éditeur, j’aurai quatre livres à mon actif en six ans dans des genres et des styles très différents. Mais, la quantité ou la fréquence ne sont pas une obsession, je ne publierais peut-être rien en 2024 ou 2025. En revanche, une suite à mon roman Rouge Marais est à l’étude ».
Est-ce qu’il lit beaucoup ? « J’alterne les phases de boulimie avec les périodes de jachère. Sinon j’aime à peu près tous les genres ».
Evidemment qu’il s’inspire de la réalité. Souvent, une anecdote, un détail, un fait divers et le voilà prit ! Comme dirait Daho dans ses heures hindoues, « j’ai l’idée d’une idée dans les airs »… Enfant, j’étais rêveur. Elle me correspond bien cette chanson. Dixit l’auteur.
Il espère être le moins possible inspiré par d’autres auteurs. Pour lui, chaque auteur a sa couleur d’âme, sa voix. Il écrit aussi en fonction de ses capacités et de ses besoins. « De mon côté, dit-il, je fais de mon mieux. J’y mets toutes mes tripes en ayant à cœur le respect du lecteur »

Vers mon article : https://imonet.software/2023/04/19/integrite/