Déflagration

Choix de l’image ci-dessous pour illustrer « Somb » de Max Monnehay

« (…) Les Valkyries jouent non seulement le rôle des Nornes (les Parques) en décidant qui vit et qui meurt au combat, mais aussi celui du psychopompe – guide dans l’au-delà – qui prend soin des âmes une fois qu’elles sont arrivées dans la salle d’Odin, s’engageant même dans des relations amoureuses avec certaines d’entre elles ainsi qu’avec des mortels vivants. (…) » Source (worldhistory.org).

Si j’ai choisi cette image, ce n’est pas un hasard, vous le comprendrez en lisant le polar de l’auteure dont je donne mon avis ci-dessous :

Somb
Max Monnehay

Il s’agit du premier livre de cette auteure que je lis. Je ne regrette pas du tout de l’avoir lu et sélectionné pour le challenge des Louves du Polar. Je ne savais pas que ce récit allait me troubler à ce point.

Victor Caranne, psychologue en milieu carcéral – excellent d’ailleurs –, ne se voit pas faire autre chose et trimballe sa carcasse entre chez lui et cette prison. Julia Somb, femme de son meilleur ami Jonas, et lui-même se connaissent très bien, je n’ai pas besoin de vous faire un dessin. Je ne l’ai pas deviné de suite en lisant les premières pages.

Un soir, ou un matin, le commissariat appelle Victor et le ton est sans équivoque. Il s’est passé quelque chose de grave. C’est à peu de chose près ce que vous pouvez lire sur la 4e de couverture. Au fur et à mesure que notre héros roule à moto vers le lieu de l’accident, il tremble, il a peur et il sait qu’il va affronter un terrible événement. Arrivé sur les lieux, il voit son ami Jonas Somb immobile, les policiers autour s’efforcent de le mettre debout mais il ne bouge pas, tant il semble choqué. Les flics sont indulgents. C’est Julia, sa femme, qui est sur le sable avec la moitié du visage ensanglanté.

Victor est interrogé par un flic, nommé Babiak (il paraît sot mais ne l’est absolument pas), et il ne lui avoue pas de suite les rapports qu’il entretenait avec la victime.

L’écrivaine, tout au long du livre, nous « balade » et dès lors, les pages de ce polar bien noir et cérébral défilent devant nos yeux. Au fur et à mesure de notre lecture, elle tient sa promesse et nous en met plein la vue. Elle n’oublie rien, ne laisse passer aucun détail et nous fait douter… jusqu’à la fin.

Plusieurs thèmes sont abordés dans ce texte. Celui sur le traumatisme vécu par certains, à l’enfance ou à l’adolescence, me touche particulièrement. Le jeune Marcus tient une place importante dans cette histoire. Ce jeune homme est attendrissant malgré le geste accompli sur un membre de sa famille. Il y a alors une belle amitié entre Victor et lui. Des liens très forts se tissent et Max Monnehay les décrits avec une plume particulièrement juste, sans fioriture ni exagération. C’est un fait et, à la lecture, cette naissance d’amitié coule de source. J’ai beaucoup aimé.

Max Monnehay brosse un portrait judicieux des différents protagonistes : Maddie, la fille de Jonas ; Noémie, sa sœur ; et Johanna… Je m’arrête là car vous avez besoin de vous laisser porter par ses personnages, comme j’ai eu l’occasion de le faire.

C’est en parcourant une trentaine de pages que le déclic arrive pour moi : je peux enfin me laisser emporter par le récit. Le livre en fait un peu plus de trois cents.

L’auteure est tout aussi excellente dans la narration d’un évènement bouleversant qui s’est passé quand Victor avait dix-sept ans. Je me surprends à retenir mes sanglots, oui, carrément, des sanglots ! Quelques larmes coulent néanmoins, alors que je suis face à une littérature policière, parce que la description d’une scène, particulièrement poignante pour moi, me laisse sur le carreau. Je continue ma lecture avec le cœur pincé et je me dis que, décidément, l’écriture de Max Monnehay réussit à m’émouvoir terriblement. Satanée sensibilité !

Reparlons de Babiak. Ce flic n’a pas bon goût en matière d’habillement, un détail important car on comprend que certains se focalisent dessus, au lieu de noter son intelligence. Je dirai qu’il fait exprès de la dissimuler. Il est très fort en psychologie, tant et si bien que dans ses interrogatoires, il arrive à faire sortir de ses gonds Victor qui, en général, réussit à rester calme.

Vous l’aurez compris, je ne perds pas une miette de toute l’histoire. Voilà pourquoi il n’est pas donné à tout le monde d’écrire. Certes, tous les auteurs travaillent dur pour sortir un bon roman. Mais d’autres arrivent, en plus de cela, à ce que vous imaginiez exactement ce qu’ils souhaitent, pour mieux manipuler vos ressentis et votre réflexion. Et cela fonctionne avec moi car je lis de la même façon que je regarde une série ou un film : c’est-à-dire en plongeant dans l’histoire comme si je la vivais.

Max Monnehay réussit son pari, comme d’autres écrivains. Et je la félicite par un grand : « Merci ! » Mes derniers mots ne sont pas assez forts pour exprimer ce que je ressens. Je lui dirais donc : « Eh bien, Max Monnehay, quelques personnes m’avaient dit que ton écriture était excellente, ils étaient loin du compte. »

Publié par isamonet

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