Quoi de plus parlant que ce tableau de Van Gogh pour vous présenter le livre qui va suivre.

« La peinture a été achevée au début du mois de mai à un moment où le peintre était en convalescence d’une grave rechute de sa santé environ deux mois avant sa mort ».
J’ai aussi envie de mettre ce couplet de la chanson d’Alain Bashung – « Immortels » – Les paroles pourraient résumer l’état d’esprit dans lequel se trouvait ou se trouve, Patrice Lorenzi, l’un des protagonistes du livre :
« As-tu senti parfois que rien ne finissait?
Et qu’on soit là ou pas quand même on y serait
Et toi qui n’es plus là c’est comme si tu étais
Plus immortel que moi mais je te suis de près. »

C’est pourquoi je vous présente aujourd’hui l’auteur, Mathieu Bertrand. Sa biographie se trouve parmi les autres via l’onglet Auteurs et livres ;-), et un des livres que j’ai choisi de lui.

Je pleurerai plus tard
de Mathieu Bertrand

Outre la littérature blanche, j’ai toujours, aussi loin que je me souvienne, été attirée par les romans noirs et/ou thrillers psychologiquement bien ficelés, tout sujet traité confondu.
Ici l’auteur, que je découvre pour la première fois, traite d’un sujet particulièrement sensible pour moi, aussi bien avec la description faite dans le prologue, (dans celui-ci nous commençons par la fin de l’histoire) que la trame en elle-même.
Matthieu Bertrand nous décrit la manière dont Patrice Lorenzi choisit … de rejoindre sa famille.
Je savais que l’histoire allait être dure et je l’ai quand même lue, par curiosité et ensuite par intérêt, tant la plume de l’écrivain m’a surprise par une forme de douceur en décrivant certaines de ses pensées, qui au départ (je le précise) ne sont pas dictées par la vengeance et aussi l’exact ressenti que peut éprouver un père dans ce genre de situation.
Très belle écriture disais-je et excellente documentation sur le milieu carcéral. Rien n’est omis, du moins d’après l’idée que je m’en suis toujours faite et d’après certains reportages que j’avais pu regarder ou des articles lus traitant de ce sujet.
J’ai poursuivi ma lecture avec ardeur mais aussi avec tristesse.
Comment supporter l’insupportable ? Comment un père, Patrice Lorenzi, une mère Nathalie, des parents, peuvent admettre perdre la chair de leur chair, ici le petit de neuf ans s’appelle Antoine.
L’écrivain dépeint parfaitement bien le sentiment de cet homme et réussit, en effet, à nous faire “pleurer plus tard” (tu es sûr Isa ?) parce que moi aussi, en lisant ce livre, je me suis dit : “tu aurais peut-être agi de la même façon”. Peut-être, ou pas. Il y a un cas de conscience tout de même. Faut-il vraiment en arriver là ? Ne va-t-on pas le regretter ? Faut-il penser aux autres membres de notre famille ou foncer puisqu’on ne supporte plus son absence ou leur absence ?
Alors, suis-je masochiste pour lire des lignes d’écriture qui me bouleversent ou tout simplement passionnée par le sujet, le roman et le style ?
La partie du livre où le milieu et/ou l’administration carcérale est décrite, m’ont permis de faire une pause dans ma sensibilité, ouf !
Ah oui j’oubliais, si vous cherchez de l’hémoglobine, en veux-tu, en voilà, il n’y en a pas.
Certes il y a de l’action même si c’est un thriller psychologique, mais l’histoire est plus subtile. Il y a d’une part un cocktail savamment dosé sur l’état mental du protagoniste, un chemin de pensées bien particulier telle qu’une lutte générale pour capter la réalité et d’autre part, une construction lente des adversaires avec un sacré suspens, à cause de leur ambiguïté.
Je vous le dis comme je le pense, lisez donc ce livre, à moins que ce ne soit déjà fait, mais je vous préviens, pour peu que vous soyez sensible vous allez être extrêmement chamboulés !!
Lien vers les livres de l’auteur : https://mbertrandauteur.com/
Biographie de l’auteur :